Quand les bonnes pratiques OPQUAST s’intègrent dans le Web public Rencontre avec Rachel Marcovic, responsable de l'UX et la Qualité Web pour l’Agence pour l’informatique financière de l’Etat (AIFE)

Dans le cadre d’une réflexion sur l’accessibilité de ses sites et applications numériques, l’Agence pour l’informatique financière de l’Etat (AIFE) a récemment conçu un Référentiel de conception numérique (RCN). Destiné à proposer des expériences numériques de qualité et rendre l’expérience utilisateur plus efficiente et plus accessible, le RCN intègre 5 référentiels, dont Opquast, qui devront être respectés pour tous les développements Web des sites publics gérés par l’agence.

Disons-le, le Web public français n’a pas toujours été en pointe en matière de qualité et d’accessibilité. Mais alors qu’il s’est imposé comme un rouage essentiel de la modernisation et de simplification de l’action publique, les institutions publiques sont désormais contraintes de se montrer particulièrement exemplaires. L’enjeu, de taille, consiste ni plus ni moins à garantir la continuité, la disponibilité et l’égalité d’accès aux services publics pour tous les citoyens et les entreprises.

Dépendant du Ministère de l’économie, des finances et de la relance, l’Agence de l’informatique financière de l’Etat (AIFE) fait partie des acteurs publics qui ont pris le sujet à bras le corps. Ayant pour mission de gérer de nombreux sites Web et Systèmes d’Information (SI) essentiels en matière de dématérialisation, de comptabilité, de finances publiques ou de passation d’appels d’offres, elles conçoit et développe des applications et des sites utilisés au quotidien par des milliers d’entreprises et d’agents de la fonction publique.

Un guichet unique de la construction de services numériques

L’agence a ainsi rassemblé un ensemble de normes, règles et bonnes pratiques à appliquer dans le cadre des projets numériques de l’agence, au sein du Référentiel de conception numérique (RCN). Accessible en ligne, ce guichet unique a vocation à rendre plus efficiente, cohérente et accessible l’expérience des utilisateurs.

Au sein de l’agence, Rachel Marcovic, Cheffe de projet communication digitale / Expert UX Design et qualité web, a dirigé le projet : “Mon rôle, c’est au départ de m’assurer de la cohérence des développements qui sont faits pour les équipes de l’agence. Nous externalisons la majeure partie des développements à des ESN, aussi, pour garantir un design UX/UI de qualité ainsi que l’accessibilité de nos services numériques, nous avons donc décidé de formaliser notre propre référentiel”.

Le RCN agrège ainsi les règles qui ont trait au RGAA, au WCAG, celles fixées par Frédéric Bordage sur l’éco-conception, la Charte graphique de l’État et les bonnes pratiques Opquast. “J’ai passé la certification Opquast pendant qu’on élaborait ce référentiel. Cela a profondément modifié la façon dont je travaillais et Opquast est naturellement devenu une des pierres angulaires du RCN” précise-t-elle. “Que ce soit en matière de structuration des pages, de bonne gestion des liens, du fait de charger les typos sous différents formats de manière à ce qu’elles soient compatibles avec les différents navigateurs, etc., les bonnes pratiques Opquast sont essentielles si l’on veut créer des sites de qualité. Je pousse pour cela tout travailleur du Web à passer la certification ! Même si certains sujets sont plus techniques que d’autres, c’est accessible, ça touche à tous les sujets et c’est très pédagogique. Ils ont réussi ce tour de force de vulgariser un ensemble de choses très différentes pour tout un chacun.”

Sensibiliser et outiller

Concrètement, tout développement Web produit par ou pour l’Agence doit désormais respecter ces référentiels. “C’est mon cheval de bataille, faire en sorte que tout le monde respecte ces bonnes pratiques, en interne ou en externe, et à tout niveau : gestion de projet, design UX/UI, développement, etc.”.

Faire un web de qualité et accessible nécessite forcément des temps de conception et développement allongés. Pour cela, une méthodologie en deux temps a été mise en place. “Nous avons 235 exigences et bonnes pratiques à mettre en œuvre. Les suivre, c’est forcément du temps de travail supplémentaire, mais c’est indispensable si l’on veut que tout le monde puisse utiliser nos services. Il est donc dans un premier temps essentiel de le prévoir au démarrage de tous les projets, de former et d’expliquer aux parties prenantes les ressources qu’elles doivent utiliser, les accompagner dans les ateliers de conception, etc. Nous avons nous-mêmes fait en sorte que le RCN soit le plus accessible possible, avec une check-list à télécharger qui récapitule l’ensemble des normes à respecter.”

Passée cette phase de formation, l’agence s’appuie sur des outils d’accompagnement, afin de faciliter la tâche des différents profils intervenants. “Ces outils visent à permettre de vérifier le plus simplement possible la qualité du travail effectué. Tout n’est pas automatisable, mais l’enjeu, c’est de faire plus, et d’automatiser autant que possible le fait de vérifier que la conception et les développements répondent aux critères du RCN. L’idée, c’est de faire rimer accessibilité avec efficacité !”.

Un travail qui aujourd’hui porte ses fruits, puisque les récents développements de l’agence affichent depuis la mise en place du RCN un taux d’accessibilité entre 70 et 85%.