Au premier abord, vous pourriez penser que la bonne façon de réfléchir à la qualité des sites web est de se pencher sur le respect de tel ou tel critère, sur tel ou tel site. Cela donne des questions du type : « Mon site respecte-il telle ou telle liste de critères ?» C’est l’approche classique d’inspection. Dans l’automobile cela correspond au contrôle technique où l’on soumet un véhicule à une grille d’inspection. Pour vérifier la conformité d’un produit ou d’un service à un instant T, c’est parfait.
Cette approche n’est toutefois pas vraiment adaptée aux entités de production. Pour une entreprise automobile, il s’agit plutôt de mettre en place un système qualité qui va lui permettre de produire à tous les coups des voitures qui respectent des exigences ou des spécifications.
Revenons au web : rares sont les entités qui ne produisent ou ne maintiennent qu’un ou deux sites. Les entités gèrent non pas des sites mais des parcs de sites. J’en parlais dès 2008 dans une conférence à Paris Web et j’affirmais alors, dans un touchant élan d’optimisme, que cette approche émergerait rapidement. Le moins que l’on puisse dire est que cela n’a pas été le cas.
Il n’en reste pas moins que pour un qualiticien, la question n’est pas de savoir si vous avez un site conforme à un instant T, mais si vous avez des processus et que vous les maîtrisez. En pratique, nous allons plutôt vous demander si vous avez un parc de sites identifié , si vous avez déterminé les exigences qui s’y appliquent et si vous êtes en mesure d’atteindre de façon reproductible un niveau de qualité maîtrisé sur les sites de ce parc.
Avec cette approche, le respect d’un seul critère sur 50 sites peut avoir plus d’impact que le respect de 50 critères sur un seul site. C’est de cette façon que l’on passe d’une approche qualité centrée sur les résultats à atteindre à une approche dédiée aux moyens à mettre en œuvre. C’est de cette façon que l’on rend complémentaires des expertises complexes et le respect de règles de base dans nos processus de conception et de production. C’est ainsi que le web s’industrialise progressivement.
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